Château, dit Logis des Piliers

France > Nouvelle-Aquitaine > Vienne > Fontaine-le-Comte

Les Piliers sont mentionnés sous l'appellation des Deffens en 1510, en tant que fief relevant de l'abbaye de Fontaine-le-Comte mais l'origine du domaine pourrait remonter au 13e siècle. L'appellation d'origine du Deffens provient de l'époque du partage des bois qui appartenait à la fois à l'abbaye de Fontaine-le-Comte et à l'abbaye Saint-Cyprien de Poitiers, la moitié des bois étant mise en réserve, en ""deffens"".

Ce domaine est acheté, en 1515, par François Ardouin qui s’engage à restaurer les bâtiments en ruine. L’édifice perd, finalement, son caractère religieux (ferme cistercienne) pour relever de l'architecture civile (maison noble, gentilhommière). Le domaine des Piliers s’étend lorsqu’il devient successivement propriété des familles Rataud, Acquet, puis celle de Maître Louis de Sauzay, avocat au présidial. Entre 1621 et 1630, Pierre Guyon de la Chevallerie, écuyer, sieur de Vattre, pair et échevin de Poitiers (1636), et Suzanne Constant des Chézeaux, propriétaires des Piliers, étendent le domaine par l'acquisition de terres de La Foy. Les déclarations de 1603 et 1640 évoquent la présence d'une chapelle, mais ne distinguent pas le logis de la métairie. Une déclaration de 1686 décrit le logis possédant « premier et deuxième appartement », constitués de salles, d’offices, chambres hautes et basses, grenier, sellier, four, écuries, granges, étables, jardins. Ces sources permettent d’attribuer la construction du logis à Jean Guyon de la Chevallerie propriétaire des Piliers entre 1640 et 1686. Le plan de ce château est représentatif des édifices du 17e siècle : la façade principale donne sur la cour, offrant un ensemble clos, entourée des communs et accessible par le porche axial. Le chemin provenant du lieu-dit de L’étoile devait sans doute accéder à la propriété.

Le 16 octobre 1724, les Piliers sont vendus à Maître Louis Huret, écuyer, conseiller du roi, trésorier de France au Bureau des finances de la généralité de Poitiers. A la mort de M. Huret en 1787, la famille Ragot hérite du Logis des Piliers et le lègue à leur unique fille, mariée à Augustin-Jérôme Poirier de Clisson, trésorier de France au Bureau des finances de la généralité de Poitiers. En 1840, le domaine est la propriété du fils aîné Augustin de Clisson, marié à Marie-Catherine Célinie de Curzon. La construction du perron sur la façade nord-est date vraisemblablement du 19e siècle.

Mariée le 18 juin 1908 à M. Babinet, riche industriel descendant d'un maire de Poitiers (Pierre-Mathieu Babinet, maire de 1727 à 1730), Paule Poirier de Clisson hérita des Piliers en 1912. Selon Montsabert, c’est à cette époque que le domaine fut étendu par l’acquisition de la propriété des Essart (commune de Béruges) et que le logis fut agrandi (exhaussement du pavillon est, construction d'un des pavillons, aménagement du colombier, du parc et du jardin). C'est dans les années 1920, qu'une galerie de distribution à arcades, reliant les deux pavillons, est aménagée sur la façade sud-ouest et que la chapelle est installée dans la tour ouest. La lucarne et la porte piétonne du porche ont été rajoutées tardivement. Très récemment, plusieurs campagnes de restauration ont été menées pour l’aménagement de l’ensemble des communs.

Périodes

Principale : 2e moitié 17e siècle

Principale : 19e siècle

Secondaire : 20e siècle

Auteurs Auteur : auteur inconnu,

L'accès à ce château s'effectue par un chemin privatif au bord duquel se trouve une borne en pierre, marquant l'entrée du domaine. Les autres bornes, ou piliers de justice, étaient vraisemblablement situées au Poizac et à la Haute-Torchaise. Le parc, aujourd´hui aménagé à la Française, est circonscrit par un fossé (vestige des douves du château féodal ?) et possède un cèdre centenaire. Les murs sont recouverts d'un enduit. Le corps de bâtiment principal qui accueille le logis, de plan rectangulaire, est flanqué symétriquement de corps de bâtiment plus élevés, de travées de jonction et de tours rondes. L'ensemble est couvert de toits à longs pans en ardoise. La façade principale orientée au nord-est dispose d'une terrasse aménagée récemment, l´accès s´effectue par une porte à entablement (fronton trilobé, dont le cintre est brisé pour accueillir un blason, et surmonté d´un arc plein cintre). Le logis comporte un corps central, présentant un étage de comble percé de lucarnes, et des pavillons s'élevant sur un étage carré et un étage de comble, également percé de lucarne. Le corps central présente trois travées, cinq baies sont percées au rez-de-chaussée (les deux portes intermédiaires, sans moulure, sont sans doute un ajout postérieur). Le pavillon à l'est se caractérise par une façade ordonnancée (trois travées et trois baies au rez-de-chaussée), tandis que celui à l'ouest ne comprend que deux travées. Les travées de jonction sont au même niveau que le corps de bâtiment central (avec un étage de comble), la travée à l'ouest dispose d'une porte monumentale, semblable à celle du logis, qui offre un accès direct à la tour accueillant une chapelle familiale, comme en témoigne la présence de la croix au sommet du toit conique. La tour à l´est, desservie par un escalier en pierre, faisait probablement office de colombier. Les façades latérales se caractérisent par un pignon découvert. Les encadrements de l´étage, sur les pavillons, sont saillants (appuis rectangulaires et débords). Les combles sont munis de lucarnes à ailerons, dont les frontons triangulaires sont ornés d´acrotères à boules. Sur la façade latérale du pavillon ouest se trouve une petite fenêtre chanfreinée. L´ensemble des bâtiments est disposé autour d'une cour centrale, accessible par un porche axial, inscrit sur la liste supplémentaire des Monuments Historiques. Les toits, à longs pans, sont couverts en tuile creuse. Le porche couvert est surmonté d'un blason aux armes de la famille de Guyon, il comporte un étage carré et un étage de comble, percé d'une lucarne ; son toit à croupe est couvert en ardoise. Un escalier extérieur en pierre dessert le niveau supérieur d'un bâtiment annexe.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

  2. Revêtement : enduit

  3. Mise en oeuvre : moellon

  4. Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
  1. ardoise
Étages

1 étage carré, étage de comble

Élévations extérieures

élévation à travées, élévation ordonnancée

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

  2. Forme de la couverture : toit conique

  3. Partie de toit : croupe

  4. Partie de toit : pignon découvert

Décors/Technique
  1. sculpture
Décors/Représentation
  1. Representations : ornement géométrique

  2. Representations : armoiries


Précision sur la représentation :

Les encadrements des lucarnes sont ornés de décors géomériques (fronton triangulaire, sphère). Un blason décore le linteau du porche couvert.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , Fontaine-le-Comte

Milieu d'implantation: isolé

Lieu-dit/quartier: les Piliers

Cadastre: 1837 C 480 à 484, 2004 AW 49

Localiser ce document

Chargement des enrichissements...